Cher(e) adhérent(e),
L’année qui vient de s’achever a encore de quoi susciter notre inquiétude en de nombreux points. Tout d’abord, la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche], initiée en 2020, implique que nous continuions de rester vigilants et mobilisés. La création de postes de professeur junior a pour conséquence d’instaurer un système à deux vitesses. À cela s’ajoute l’abandon de la qualification PR pour les MCF en poste. Ces modifications se sont faites sans aucune concertation avec notre communauté, et à marche forcée. De plus, l’un des points que nous redoutions dans cette loi se concrétise malheureusement, à savoir le recours de plus en plus fréquent à des postes de chercheurs en CDD, ce qui tend à fragiliser nos laboratoires.
Durant cette année, nous nous sommes également joints aux autres sociétés savantes pour demander que le CNU, garant du statut national des enseignants-chercheurs, reste impliqué dans l’attribution des promotions et des CRCT au titre d’un contingent national. Plus récemment, le CNU a été visé par le projet de suppression des contingents de promotions faites au niveau national, ce qui a encore une fois pour effet de réduire, jusqu’à sa possible disparition, le périmètre d’action du CNU.
L’année 2021 a aussi vu la création, une fois encore sans concertation, du BUT (Bachelor Universitaire de Technologie). Nous avions alerté le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation sur les difficultés liées à une mise en place trop rapide de cette réforme : les programmes n’ont été finalisés pour la première année du BUT qu’à trois mois de la rentrée de septembre, générant une surcharge de travail et un stress au sein d’un personnel déjà éreinté par une année malmenée par le Covid. À l’issue de cette première année, les inquiétudes demeurent, car les programmes des deux autres années sont finalisés seulement en ce début d’année.
Cette dernière réforme a mis en exergue le sous-effectif que nous rencontrons dans quasiment toutes nos universités. Cela a pour conséquence de faire rejaillir sur des personnels et enseignants exténués encore plus de travail et de responsabilités.
Malgré toutes ces inquiétudes sur l’avenir de notre profession, nous voulons nous tourner vers l’avenir. Nous avons à cœur de nous retrouver autour de projets fédérateurs. Ainsi, nous souhaitons organiser des journées d’échange autour des nouvelles pratiques d’enseignement et de recherche à l’ère du Covid. Nous avons désormais suffisamment de recul pour identifier les approches que nous souhaiterions conserver, ainsi que celles qui devraient être abandonnées.
Nous souhaitons aussi nous tourner vers nos jeunes chercheurs, notamment nos doctorants, post-doctorants et ATER, afin de partager avec eux notre passion pour notre métier. Depuis l’année dernière, l’adhésion à Specif Campus est gratuite pour les non-permanents (doctorants, post-doctorants, ATER…). Nous espérons que cela favorisera leur participation à l’animation de notre association.
Pour finir, nous vous adressons à toutes et tous ainsi qu’à vos proches tous nos vœux de santé, en espérant que nous serons tous en mesure d’assurer la continuité de transmission de savoirs et de formation de nos étudiants.
Christel Dartigues-Pallez
Pour le CA de Specif Campus